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En 2000, les scientifiques Paul Crutzen et Eugene Stoermer ont utilisé le concept de l’anthropocène pour décrire l’époque que nous avons atteinte, dénotant l’effet toujours croissant des humains sur la terre. Il n’y a pas une partie du monde qui ne soit pas affectée par l’existence des humains et cette prise de conscience nous amène à une discussion toujours préoccupante, et parfois moralisatrice, sur le rôle des humains sur cette terre.

Avec l’accélération des changements climatiques, les nombreuses crises naturelles et la multiplication des nappes d’ordures dans nos océans, il est clair qu’il faut changer quelque chose dans la façon dont nous interagissons avec notre environnement. Nous avons créé un système de déconnexion, où nous ne savons plus comment sont fabriqués nos articles ménagers. Nous ne savons plus non plus d’où ils viennent ni où ils vont une fois que nous les avons utilisés. Si nous re-connectons les liens entre la production et la consommation, nous pouvons commencer à établir des liens avec la façon dont nous interagissons avec elle.

Si nous savions ce qu’il faut pour fabriquer un sac en plastique et ce qui se passe lorsqu’il est jeté, cela pourrait changer notre façon de penser. Et cela commence par nous-mêmes, notre apprentissage et notre compréhension.

Au cours de la dernière année, l’Ecole Eden a participé au programme Eco-Schools.

Eco-Schools est le plus grand programme scolaire global et durable, qui engage et éduque les jeunes sur la pensée critique, écologique et les solutions durables aux plus grands problèmes mondiaux. La philosophie du programme commence en classe et s’étend à la communauté. La base est enracinée dans l’apprentissage basé sur l’action, un processus qui implique les élèves à participer activement dans les systèmes qui tournent autour d’eux ; comment ils travaillent, quel rôle chaque élève joue en tant que partie du système et comment ils peuvent le changer.

Chaque école suit un processus en sept étapes qui donne à ces jeunes les moyens de diriger et d’agir partout où ils le peuvent. Chaque école se concentre sur un sujet ou un thème et explore les défis auxquels elle est confrontée dans le cadre de ce thème. Après avoir réfléchi aux différents thèmes possibles, nous avons choisi les déchets. Nous avons entrepris un voyage pour découvrir notre rôle dans le système de consommation et identifier des aspects que nous ne connaissons pas.

Les premières étapes du processus comprenaient la création d’un comité, des réunions semi-régulières pour recueillir de l’information sur nos habitudes en matière de déchets et pour trouver des solutions concrètes à certains problèmes que nous rencontrons à l’école.

Nous avons suscité des échanges avec les élèves et leur avons demandé de participer volontairement au processus. Le comité se réunit une fois toutes les deux semaines. Les premières semaines ont été consacrées à la réalisation d’un bilan environnemental de l’école et de ses habitudes en matière de déchets. Les idées issues de ces discussions comprenaient des mesures calculées des déchets, des observations des méthodes de recyclage, des mesures du nombre de bacs fournis, etc. D’après ces mesures, il était clair pour le comité qu’un plan d’action était nécessaire pour améliorer la façon dont nous traitions nos déchets.

Le comité Eco-School a ensuite mené une intervention à l’échelle de l’école en employant différents types de recyclage des déchets, en éduquant chaque classe sur les types de déchets à mettre dans chaque bac et en s’assurant que tout est fait correctement. L’étape suivante est le suivi et l’évaluation. Au cours des prochains mois, nous recueillerons toutes les informations et créerons un éco-code à l’échelle de l’école.

Au fur et à mesure que le travail du comité progresse, comment les autres élèves se sont-ils impliqués dans ce processus ?

Avec cette mission à l’esprit, nous nous sommes engagés dans divers projets à travers le programme scolaire ; nous avons commencé à devenir plus conscients de notre écologie, de notre consommation domestique, du trajet des déchets et de notre planète. En science, nous avons essayé de comprendre ce qui favorise un écosystème sain et équilibré.

En mathématiques nous avons calculé combien de kilos de déchets nous produisons à l’école, en art nous avons collecté des matériaux recyclés et expérimenté de manière créative d’autres manières de les utiliser.

« Je pense que c’est une très bonne idée. Je trouve que c’est un très bon projet car il m’informe de ce que je fais à la maison et à l’école. » – Kelys

Notre participation au programme Eco-Schools nous a non seulement sensibilisés à l’écologie et à la responsabilité de nos actions, mais elle nous a également permis de nous concentrer sur un projet scolaire annuel. Nous avons pu nous engager, sur le thème des déchets, dans les différentes classes. Elle a nourri l’imagination et la curiosité des élèves et a créé une mission commune pour toute l’école, une communauté avec les mêmes valeurs et le même but.

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